Synopsis
C’est l’histoire d’une fille qui raconte la vie de sa mère. Longtemps, elle l’a vue sans vraiment la regarder. Jusqu’à ce moment où elle comprend que sa mère, à l’aube de sa retraite, prépare un long retour au Sénégal. Elle se demande alors qui est la femme derrière sa mère, qui est Fatimata, qui sa vie durant, a conquis, année après année, entourée de fidèles amies, son espace de liberté.
“La vie de ma mère, c’est une plongée dans un univers inconnu pour beaucoup, familier pour d’autres. Un univers qui n’est pas secret, mais qui est difficilement accessible quand on n’a pas grandi dans ce milieu. Je veux vous faire rentrer dans ce monde où d’habitude vous n’allez pas.”
— Maïram Guissé
Extraits de la note d’intention de la réalisatrice
Je suis née en France, il y a 38 ans. J’ai grandi entre deux cultures : la française et la sénégalaise. Quand le fait d’être renvoyée à ma différence, au fait d’être noire, me mettait en colère, j’imaginais ma mère, n’ayant pas les codes du pays à sa descente d’avion. Elle et ses amies ne se plaignent jamais. Elles font ce qu’elles doivent faire, sans rien attendre de personne, dans un pays qui est aujourd’hui devenu aussi le leur. Un long parcours qui leur a permis de se (re)découvrir, de devenir autonomes financièrement, de construire leur propre identité, et d’en être fières. Je veux recueillir des images et une parole qui révèlent les difficultés auxquelles elles ont été confrontées, en tant que femmes et noires. Mais je veux surtout restituer leur rapport à la vie qui leur a permis de devenir ces femmes emblématiques de leur culture, de leur éducation : ne pas avoir de regrets, prendre les choses comme elles viennent, si possible avec humour, même quand ça ne va pas.
Je connais l’histoire de mon père, des hommes immigrés, arrivés en France pour travailler, répondre à une demande de main d’œuvre. Cette histoire-là, je l’ai vue, un peu, dans des reportages ou documentaires. Mais je ne connaissais pas l’histoire de ma mère, de ces femmes, emmenées par leur époux, invisibles dans l’histoire tourmentée entre la France et ses anciennes colonies, la plupart du temps assignées au seul rôle de « femme de… » ou « mère de… ». J’ai eu envie qu’elles parlent pour elles-mêmes. J’ai voulu comprendre comment elles ont réussi à exister, à être dans une société où elles n’étaient pas attendues et partir en quête de cette autre histoire française.
En découvrant comment ma mère avait construit sa vie pour devenir indépendante et élargir son champ de liberté -car oui elle en avait bien un-, j’ai compris que tout était plus complexe que ce qu’on me montrait, qu’il n’y a pas une façon d’être femme, qu’il n’y a pas une façon d’être libre, qu’il n’y a pas une façon d’être féministe…
— Maïram Guissé
L’équipe du film
Réalisatrice: Maïram Guissé
Autrices: Maïram Guissé et Lydia Decobert
Image: Julien Gidoin
Son: Ben Abas Sow et Izia Wallerich
Montage: Lydia Decobert
Musique originale: Grégoire Musso
Habillage et animation: Sébastien Brothier et Jérôme Gonçalvès
Production: Alexandre Brachet, Margaux Missika, Camille Lacharmoise et Lucie Hua pour Upian
Maïram Guissé, Ruddy Williams Kabuiku et Patrice Nguessan pour Dipenda
Distribution: Claire Diao et Ibee Ndaw pour Sudu Connexion
Avec la participation du CNC et du Fonds Images de la Diversité – Agence Nationale de la Cohésion des Territoires
Avec le soutien de la Procirep – Société des producteurs, de l’Angoa,
de Brouillon d’un rêve de la Scam et du dispositif La Culture avec la Copie Privée
Biographie de la réalisatrice
Maïram Guissé a 38 ans. Elle a grandi à Canteleu, une ville populaire en Normandie.
Après des études universitaires, elle devient journaliste à Paris-Normandie où on la forme sur le tas. En 2008, elle achève ses études à la Réunion et après un stage au Parisien elle intègre une de ses agences départementales, avant d’être titularisée en 2012.
En 2014, elle co-réalise le documentaire L’amour en cité, produit par Upian et diffusé sur France 4.
C’est le déclic: elle découvre un univers où elle peut raconter des histoires autrement.
En 2019, elle intègre l’atelier de réalisation de films documentaires des Ateliers Varan. Elle y réalise Quartiers d’été, qu’elle adapte ensuite en série de podcasts pour Binge Audio.
Contact
Vous voulez voir le film en avant première lors de projections en province ou à Paris ? Vous êtes journaliste et êtes intéressé.e.s par un lien ? Ecrivez-nous à laviedemamere@upian.com