Une mini-série faite de morceaux de réflexion sur les résultats de notre grande enquête participative sur les questions de société et d’écologie.
De la distance et de la complexité
Près de 400 000 personnes qui répondent à 133 questions, ça fait une base de données de plus de 42 millions de réponses.
Comment choisir les bonnes questions, les bons axes, les sous-groupes qui vont nous éclairer sur les croyances des citoyens qui ont répondu ?
Nous donner des clés de compréhension plus largement sur notre rapport à l’écologie, à travers une enquête non représentative, mais la plus vaste jamais menée sur ces sujets ?
Et comment résumer tout ça en 40 minutes ?
Complexe. C’est peut-être le mot qui pourrait revenir le plus pour définir la démarche.
Il est temps de galérer.
Au départ, il y a la prudence des sociologues de Quantité Critique à vouloir qualifier, filtrer la base de données.
Pourtant, comme il est tentant d’utiliser les statistiques pour verser dans nos croyances !
Pour avancer, on s’y est mis à plusieurs.
Christophe, Antoine, Margaux et Arthur, notre compère des docs sur l’alimentation, travaillent sous le regard bienveillant d’Élodie et Karen sur 5 scripts très anglés, basés sur les notes d’analyse de Yann et son équipe de sociologues.
Plutôt qu’essayer de définir un tout, on passe par la petite porte et on examine ce que nous disent les statistiques en tirant le fil (ou les filtres) des revenus, de la nourriture, du genre, des opinions politiques.
Des scripts qui ne cesseront de muer, au grand dam des animations jetées aux oubliettes…
Une conclusion possible de l’épisode 1, jamais utilisée.
De la distance aussi parce que nous étions souvent loin les uns des autres, mesures sanitaires obligent, mais le ciment des affinités nous sort des douves et la confiance mutuelle nous entraîne à produire quelque chose de sensé et possiblement utile.
Le résultat, ce sont 5 films de 8 minutes, faits d’animations, de datavisualisation et d’interviews de citoyens qui répondent, en France et en Allemagne, à certaines questions.
« L’écologie, un truc de riches ? » ou comment le niveau de revenu détermine moins qu’on ne pense les convictions écolo, « Faut-il arrêter de manger de la viande ? » ou le paradoxe qui nous pousse à aimer les petits chats tout en mangeant un steak, « Y a-t-il une femme pour sauver la planète ? » où on a enfin la preuve que les femmes sont plus progressistes que les hommes, « Faut-il une révolution verte ? » où on apprend que 82% des citoyens veulent qu’on leur impose des pratiques écolo et « Demain, ce sera mieux ? » parce que évidemment, aucun doute, vu l’ambiance, demain ça ne pourra pas être pire.
Du neuf avec du vieux
Depuis quelques années, certaines institutions rendent disponibles leurs images : tableaux de maîtres, gravures, illustrations naturalistes en usage libre.
Il faut fouiller un peu… et des associations avec l’identité de l’enquête il est temps et des codes plus contemporains sont testés.
Premières recherches graphiques.
Des images d’un autre temps, qui décrivent le vivant, les fleurs, les papillons, les oiseaux, avec précision. Une universalité qui nous offre une certaine forme de distance à l’usage de ces objets visuels. Une distance qui laisse de l’espace pour réfléchir.
Des tournages d’entretiens sont (vite) organisés pour accompagner les animations, ponctuer l’écriture par de la parole : c’est du documentaire !
Comme d’habitude, on teste, on assemble, on observe comment ça réagit. Une équipe de graphistes et d’animateurs se met en ordre de bataille pour trouver des idées visuelles pour illustrer les concepts abstraits.
Par exemple : comment feriez-vous deviner « décroissance » sur skribbl ?
Pour Camille, ce serait comme ceci :
On se questionne sur la place des chiffres, au trop grand respect qu’on leur accorde.
On transforme les camemberts en oranges, on essaie de les faire apparaître sur les moments clés, lorsqu’un pourcentage cristallise particulièrement une tendance.
Il y a encore des dizaines de résultats, d’analyses intéressantes qui ne pouvaient pas rentrer dans les films. On vous invite à aller lire le rapport sociologique complet.