Vivian Bruchez et Mathéo Jacquemoud nous emmènent sur les sommets alpins de plus de 4000 m d’altitude. Un L’Équipe Explore fou.
Il y a des projets qu’on produit dans un temps suspendu et qui d’un coup font sens.
Printemps 2019
Vivian Bruchez et Mathéo Jacquemoud veulent vivre des instants magiques et les transmettre. Alors ils grimpent, descendent, et n’oublient pas de filmer, à l’appareil photo, au drone, avec une GoPro… Des heures de vidéos, pour raconter la beauté des Alpes. Des massifs majestueux, presque vierges de toute construction humaine, mais dont la nature est bouleversée par le changement climatique.
Les deux sont guides de haute montagne, et anciens sportifs de haut niveau. À la compétition, ils préfèrent désormais l’exploration. Leur discipline ? Le ski de pente raide.
50% d’alpinisme, 50% de ski
En une journée, ils tracent à pied leur itinéraire jusqu’au point culminant, à plus de 4000 mètres, avant de glisser. Les pentes, vertigineuses, sont parfois inclinées à 55°.
Au programme : le Cervin, le Grand Combin, l’Eiger, le Viso, les Grandes Jorasses et enfin le Mont Blanc. Six monts, qui deviennent six épisodes, pour un long format signé L’Équipe Explore. Chaque ascension est un exploit athlétique, chaque descente une performance technique.
On fait des plans
C’est en juin 2019 qu’Aurélien Delfosse, grand reporter à L’Équipe, vient nous voir avec des envies : il veut parler de nature, de nouvelles pratiques sportives, d’amitié indicible. Il nous montre des images. On est scotché. On dessine déjà entre nous des pièces dont on espère qu’elles se croiseront quand le grand puzzle s’assemblera. C’est Thomas Deyriès qui imagine la suite. Il sera sur ce projet l’homme de toutes les missions, le guide, le sherpa, le berger d’une équipe qui se construit un peu plus chaque jour.
D’abord le code. En janvier 2020 : Emmanuel Durgoni et Nicolas Barradeau imaginent une coquille. Ils vont s’appuyer sur ce que nous appelons code créatif pour raconter une histoire. Leur truc c’est la 3d temps réel et ils vont être servis.
L’histoire ensuite. Deux garçons et surtout la montagne, comme personnage principal, effrayante, étrange, mystérieuse et belle. Un geste collectif, expérimental et ambitieux, où la technologie pourtant savante, se veut sobre et presque transparente.
Enfin, une ambition : fabriquer un ovni grand public pour pousser nos limites. Nous aussi on veut explorer, défricher et essayer d’aller dans des endroits qu’on ne connaît pas.
Printemps 2020, d’autres rejoignent l’ascension
Les amitiés montagnardes, certes, mais dans les contrebas de la Butte Bergeyre, il y a aussi des liens forts.
Juliette Livartowski qui enregistre sa voix sous sa couette, confinement oblige. Une narratrice omnisciente qui nous enveloppe, qui tisse un lien entre image vidéo et modélisation 3d.
Roi Keidar pour la musique qui mélange du luth portugais, du mellotron, de l’harmonica et des beats hip-hop. Chaque épisode possède une couleur, le thème global se meut suivant les reliefs du fil narratif. Des nappes et des boucles pour accompagner les phases de consultation plus libres.
Marion Lavedeau qui colorie les montagnes. Par les temps qui courent, il faut bien s’occuper. Les teintes pastel, les mentions légères. Mieux vaut se faire discret face aux géants que le graphisme côtoie.
Le chalet d’Upian est vide, mais habité du plaisir de faire de belles choses ensemble.